Le maquis de la Waldkapelle,
installé dans le vallon du
Brudertahl, avait été crée dès 1941
par un groupe de jeunes vieux-thannois
en contact avec l’antenne
libération-nord de Belfort. Son but
était de participer à la future
libération. Dans un premier temps il
fallait construire des caches pour
du matériel, des armes et des
hommes. Ces abris devaient vers la
fin 1944 servir de repli pour ceux
qui voulaient fuir l’incorporation
de force dans l’armée allemande ou
le Service de travail obligatoire.
C’est ainsi qu’Anatole Jacquot, une
figure mythique de la résistance,
Armand Neff, Gérard Bemmert, René
Onkel et Charles Voisin s’y
réfugièrent.
Le 18 octobre 1944 au matin, le
Brudertahl a été investi par les
fonctionnaires nazis, les gendarmes,
des rabatteurs avec leurs chiens.
Lors des consignes habituelles
données aux chasseurs, le Kreisleiter
leur expliqua que cette chasse ne
visait ni les sangliers, ni les
chevreuils mais des partisans cachés
dans ces forêts.
Dans le camp du maquis où l’on a eu
vent de cette traque, Charles Voisin
part en reconnaissance et ne revient
plus jusqu’à la nuit tombée. C’est
vers 19 h qu’Armand Neff est
interpellé par Voisin l’appelant
d’un voix inhabituelle. Neff a
l’intuition qu’il s’agit d’un
guet-apens et se baisse pour saisir
son pistolet posé à terre, au moment
où une rafale de mitraillette passe
au dessus de lui. Anatole Jacquot a
moins de chance : une rafale en
pleine poitrine le fauche. René Onkel dévale la pente en se couvrant
avec son arme, blessant au passage
un gendarme allemand. Il parviendra
à se réfugier chez un ami. Gérard
Bemmert est blessé et arrêté par les
allemands.
Une vague énorme d’arrestations suivra. Le coup de
filet organisé par la Gestapo,
apparemment bien renseignée sur
l’organigramme du maquis de la Waldkapelle, a permis à la police
politique du Reich d’arrêter une
quarantaine de personnes. Onze ont
été fusillées à Rammersweiher, les
autres sont morts sous la torture
dans divers camps de concentration.
Deux des « rabatteurs » résistants
ont échappé miraculeusement à la
mort. Les allemands n’ayant pu
trouver les caches ont ramené de la
prison d’Offenburg à celle de
Mulhouse Eugène Hauler et Antoine
Stantina, dans l’espoir de se faire
guider par eux. Ils ont été libérés
le 21 novembre par la 1re
Armée Française. Enfin, Charles
Comolli a réussi à se cacher jusqu’à
la libération.
Les 2 frères Luttenauer sont
enterrés à Steinbach
EN SAVOIR PLUS : Sources « Vieux Thann » durant la guerre 1939-45, par René Gerber.