Un peu de généalogie.
 

Le village de Steinbach a été totalement détruit lors des combats qui s'y sont déroulés en 1914-1915. Les archives civiles et paroissiales sont parties en fumée.
Un registre " Status animarum " rédigé après cette guerre nous donne quelques
renseignements qui peuvent être précieux pour certains chercheurs.

 

            
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Origine de certains noms patronymiques de Steinbach.


   L'IMMIGRATION SUISSE À STEINBACH : PRETRES, ARTISANS, VIGNERONS

Après avoir été desservie par le curé de Cernay pendant une trentaine d'années, la paroisse de Steinbach obtint de nouveau un curé à demeure en 1663. Le 3 juillet 1663 deux Cernéens furent unis dans la chapelle de Birlingen par Martin Grell, curé de Steinbach. Celui-ci était originaire de Stans dans le canton suisse d'Unterwalden. Ses successeurs furent presque tous des Suisses eux aussi : François Matthias Zrotz (1665-1669) venait du canton d'Unterwalden, Georges-Henri Abyberg (1677-1680), de Schwytz, Valentin Heinrich (1680-1681), d'Oberägeri dans le canton de Zug, Jean-Georges Meyer (1681-1684), de Delémont, Jérôme Nussbaumer (1684-1693), de Soleure, Urs Henner (1693-1696), de Dornach dans le canton de Soleure, et Jean Buecher (1696-1697), probablement du canton de Zug (L. Kammerer, Répertoire du clergé d'Alsace ; Oberreiner, notes inédites sur Steinbach).

Certains de ces prêtres suisses firent venir à Steinbach leur famille et leurs amis : c'est ainsi qu'en 1692 le Steinbachois Sébastien Retsch était marié à Marie-Barbe Z(e)rotz, une soeur ou une nièce du curé Matthias Zrotz, du canton d'Unterwalden. Damien Meyer, d'"Eger" dans le canton de Zug, à qui M. Barbaud de Florimont afferma ses biens sis à Steinbach, en 1680, était probablement un "pays" du curé Valentin Heinrich d'Oberägeri.

Dès 1662 le roi de France permit "aux étrangers faisans profession de la Religion Catholique... de se retirer dans lesdits pays d'Alsace... pour s'y habituer (= y habiter), cultiver et faire valoir les terres" ; il leur accorda le "droit de naturalité" gratuitement, les exempta de tout impôt et charge "pendant six années à compter du jour de leur établissement" et les invita à remettre en valeur les "maisons, terres et autres héritages incultes ou abandonnés de leurs anciens possesseurs" (Ordonnance du Roy, 1662). Les Suisses, dont le pays était pauvre et surpeuplé, furent particulièrement nombreux à répondre à cet appel. Après 1662 de nombreux immigrants de cette nationalité s'établirent dans la seigneurie de Cernay-Steinbach.

Un des premiers Suisses à venir habiter à Steinbach fut un charpentier, Jean-Ulric Horber (ou Horburger), de "Weblingen" en Thurgovie, qui épousa Anne Vissel de Steinbach en 1667: il obtint le droit de bourgeoisie du village la même année. A cette époque-là Steinbach était encore un village en grande partie ruiné : en 1670, par exemple, Jean Lauterer de Thann vendit à Léonard Köbelin de Steinbach une "maison en ruine" située au haut du village - "ein eingefallene hoffstatt zu besagtem Steinbach oben im dorff gelegen" - à côté des héritiers d'Arbogast d'AndIau. Le nouveau charpentier du village ne manqua donc pas de travail entre 1667, date de son établissement à Steinbach, et 1697, date probable de sa mort.

Durs Burckhart, d'Olten dans le canton de Soleure, qui apprit le métier de tuilier à Uffholtz entre 1669 et 1671, s'établit lui aussi à Steinbach par la suite, mais il y troqua son métier de tuilier contre celui de vigneron. En 1688 il vendit à son compatriote Philippe Rutschy, lui aussi domicilié à Steinbach, un schatz de vignes inculte situé dans le vignoble de Steinbach - "ein öden schatz uff der Haiden Steinbachbergs". L'année suivante, il vendit au même Rutschy une maison sise à Steinbach, en présence du maire Armspach et de Léonard Flory et Caspar Studer, deux autres Steinbachois d'origine suisse (Notariat).

Vers la fin du XVIIe siècle et au début du siècle suivant plusieurs noms à consonance helvétique sont attestés à Steinbach. Léonard Flory (1689), Jean-Jacques Letscher (1690), Léonard Stutz (1691), Jean Stutz (1692), Jean Hefflinger (1693), Jean Kleb (1693), François Hueber (1708) et François Blum (1715) étaient certainement d'origine lucernoise : des LuCernois portant les mêmes noms s'étaient en effet établis à Uffholtz dès le milieu du siècle (cf. "Hans Hefflinger" de Willisau, reçu manant à Uffhoitz en 1666!). Certains d'entre eux étaient nés en Alsace, de parents d'origine suisse, ou avaient séjourné dans des localités voisines avant de s'établir à Steinbach : Jean Stutz venait de Cemay, Léonard Stutz, François Hueber et François Blum (ou Bluem), d'UffhoItz...

Au début du XVIIIe siècle, le patronyme Müller fit son apparition à Steinbach. En 1709, Nicolas Müller épousa Barbe Köbelen de Steinbach. Il exerçait le métier de maître d'école à Steinbach depuis 1706 au moins. Son père, Georges Müller, alias Monnin, était un Suisse de Develier près de Delémont, qui s'était établi à Cernay vers 1680. En 1704, Jean-Gaspard Müller, tailleur originaire de Samen dans le canton suisse d'Unterwalden, se maria à Cernay. En 1713, il fut reçu bourgeois à Steinbach en même temps que Joseph Müller, qui était sans doute son frère.

Les Luttenauer et les Ineich, deux autres familles steinbachoises de vieille souche, sont également d'origine suisse. Les premiers descendent de Melchior Luternauer ou Lautenauer, originaire de Wolhusen dans le canton de Lucerne, qui se maria à Cernay en 1695 et qui s'établit à Steinbach peu après. Les seconds descendent de "Josab In Eich", qui épousa Anne-Marie Fiensch de Steinbach en 1706 et qui était certainement d'origine lucernoise, lui aussi (cf. Joseph Ineichen de Hitzkirch, décédé à Balschwiller, en 1693). Dès 1698, un Suisse du nom de "Melchior in der Eich" est cité comme habitant à Steinbach. En 1718, Rodolphe Frey, maire de Steinbach, céda des terres en emphytéose à "Joseph Aycher", alias Ineich, bourgeois du village.

Citons, pour terminer, quelques patronymes non-suisses qui firent leur apparition à Steinbach vers la même époque : Tschupp (Jean, de Cernay, 1688), Bechelen (Jean, de Cernay, 1701), Krebs (Nicolas d'Uffholtz, 1703), Muringer (Jacques, de Michelbach, 1696), Eglinger (Jacques, 1698), etc.

En 1769, Steinbach compte 114 feux, à savoir 80 bourgeois et leurs familles, 11 manants et leurs familles, 22 veuves et 1 prêtre et sa servante (M. Drouot, in : Regards nouveaux...).

                       Source: "Steinbach-Cernay Histoire d'un vignoble" édité par la Société d'histoire te d'archéologie de Cernay et environ

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