3. Le Pardon 

En proposant les sacrements du pardon et de l'onction des malades, l'Église manifeste que la miséricorde de Dieu continue à nous rejoindre au cœur de ce qui nous paralyse en nous ouvrant un chemin d'espérance.

Dans le Credo, nous affirmons : « Je reconnais un  seul baptême pour le pardon des péchés. » Alors  pourquoi l'Église a-t-elle jugé nécessaire d'ajouter un autre sacrement ? Dans l'Église primitive, la pénitence est liée à l'initiation chrétienne et ne se distingue pas d'elle. Pourtant, le baptisé continue à pécher ! L' Église met donc en place un sacrement qui va prendre au sérieux la réalité du don de Dieu fait au baptême pour la rémission des péchés et dans le même temps la permanence du péché dans l'histoire. À travers l'histoire de ce sacrement, nous trouvons une constante, célébrer le pardon de Dieu dans l'histoire des hommes (voir encadré).

 Comprenons la réconciliation à travers sa liturgie

 Depuis le concile Vatican II, la liturgie nous aide à répondre à ces questions : comment réaliser que Dieu nous aime ? Comment répondre à son amour ? Comment donner à cet acte très personnel une dimension ecclésiale ?
La réforme liturgique propose plusieurs formes de célébrations : individuelles, communautaires, pour des circonstances exceptionnelles, communautaires avec absolution collective et aussi une célébration pénitentielle  non  sacramentelle.
Le rituel met en valeur quatre parties :

 

Dans l'histoire des hommes le pardon   de Dieu.

 Dès la fin du II° siècle, l'Église distingue les fautes graves  (meurtres, adultères, apostasie...) qui entraînent l'exclusion de la communauté et les autres.  Elle institue la possibilité d'une démarche de confession publique, le second baptême, donné par l'évêque le Jeudi saint. Puis elle insiste sur la responsabilité de chacun.

  Au XI° siècle, l'accent est mis sur l'aveu privé. Des peines de substitutions se mettent en place (aumônes, indulgences, pèlerinages...) avec deux sortes de pénitences, publique pour les péchés publics, privée pour les péchés privés. Les confessions privées se développent et l'ab- solution est donnée immédiatement après l'aveu.

En 1215, le concile de Latran fixe les règles de la démarche sacramentelle. Les confessions privées sont obligatoires une fois par an et avant chaque communion, et le secret est
inviolable. Le confessionnal est imposé en 1576.

Le concile Vatican II va chercher à retrouver la dimension communautaire, le sens des blessures infligées au corps du Christ, sans pour autant abandonner la responsabilité personnelle. La célébration rend visible la miséricorde de Dieu et la réponse de l'homme, en articulant trois paroles, celle de Dieu, celle de l'Église et celle du pénitent.

   

L'accueil mutuel

Chacun est invité à se réconcilier, et pourtant nous ne sommes pas seuls en cause. C'est une démarche ecclésiale. Quand un membre du  corps du Christ a péché, c'est tout le corps qui  est concerné. Déjà dans le cadre d'une célébration individuelle, le prêtre accueille le pénitent au nom de Dieu et au nom de la communauté. S'ajoute à cela un geste des uns envers les autres dans le cas d'une démarche communautaire : ensemble nous entrons dans ce cheminement de réconciliation et de demande de pardon.

 • L'écoute de la parole de Dieu

 La parole de Dieu est première pour les chrétiens. Sans sa lumière symbolisée par le cierge pascal, pas d'ombre dans notre vie, seulement la nuit. La lecture d'un texte d'évangile est central dans toute célébration : la Bonne Nouvelle est annoncée aujourd'hui. Quelle place lui donnons-nous dans notre vie ?


• La confession de l'amour de Dieu et de
 son péché

Chaque passage de l'évangile met en valeur un aspect particulier de l'amour de Dieu. Ce n'est pas une idée vague d'un Dieu aimant que nous confessons, mais un Dieu qui voit une veuve dans la peine, un aveugle, un paralytique, des hommes qui ne savent plus où aller. Son amour prend corps dans des situations concrètes qui sont les nôtres.

 •  L'accueil du pardon de Dieu

Dieu fait le premier pas, mais il ne s'impose pas. Nous ne cueillons vraiment les fruits de ce pardon donné gratuitement et sans condition, que si nous acceptons qu'il transforme notre vie. En recevant l'absolution de nos péchés, nous prenons en toute sincérité la résolution de changer quelque chose dans notre  vie: un temps de prière à Dieu, un geste d'amitié, de partage...
Pardonnés, nous devenons pardon à notre tour, travaillant ainsi à la venue du royaume de Dieu.

A l'initiative de Dieu.

Se confesser est toujours une démarche difficile, nous avons du mal à reconnaître nos fautes. Mais n'est-ce pas aussi une chance  que Dieu nous offre pour repartir sur un chemin de  paix. Dans notre vie nous avons  tous expérimentez la joie du pardon reçu et la paix qui suit. Si la demande de pardon est sincère, on repart mieux qu'avant. Le péché brise notre amitié avec lui, le sacrement de réconciliation invite à retrouver confiance, non seulement en lui, mais en nous, en l'avenir. Nous en sommes pas enfermés dans nos actes, Dieu nous confiance et c'est bien là notre espérance.  Son amour est plus fort que nos difficultés et nos échecs, nos infidélités et nos défaillances. Il donne bien plus que ce que nous avons demandé, il fait de nous des fils. Nous sommes déjà sauvés et nous refusons de nous inscrire dans la logique du mal et du péché. Dieu est ce père de l'Évangile qui nous attend, nous ouvre grands ses bras pour nous embrasser.

                           Marie-France Bergerault

Guide pour la confession individuelle  clic.gif (1206 octets)

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