Les symboles de Noël   Le chemin de Bethléem
                                                                                                                                                                                                                                                                   (à lire absolument)

 

Autour de la fête de Noël, les symboles sont nombreux qui soulignent le don de Dieu à l’humanité en la personne de Jésus- Christ.

Pourquoi Noël est-il fêté le 25 décembre ?

Seul évangéliste à évoquer la Nativité, Luc ne donne aucune date de naissance pour le Christ. Les rares éléments permettent d’estimer que la Nativité a probablement eu lieu vers l’an 5 ou 6 avant notre ère, mais sans qu’un jour précis soit connu. D’ailleurs, pour les premiers chrétiens, la fête de Noël n’existait pas : seule comptait Pâques, fête de la Résurrection… C’est vers 330 que Noël a commencé à être fêté à Rome le 25 décembre. Une date qui correspond à deux importantes fêtes païennes. D’abord, la naissance de Mithra, une divinité d’origine perse, longtemps concurrente du christianisme dans l’Empire romain, dont la tradition rapporte qu’il était né d’un rocher. Mais le 25 décembre, à Rome, c’était surtout la fête de « Sol invictus », le Soleil invincible fêté au moment où les jours commençaient à rallonger et au cours de laquelle on allumait de grands feux. Les Romains ont peut-être repris ici une tradition des Celtes qui fêtaient de la même manière la naissance du Soleil.
Dans tous les cas, les chrétiens ont vite associé le Christ au Soleil. Au Vatican, on a ainsi retrouvé une très ancienne mosaïque représentant le Christ-Hélios sur son char triomphant : une image très proche de l’iconographie païenne du dieu du Soleil… Aujourd’hui, la Tradition chrétienne résonne encore de ces symboles du Sauveur des nations désigné comme un
« Soleil levant », comme le rappelle la liturgie de la nuit de Noël avec le texte d’Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » ( Is 9, 1).
La dimension solaire de la fête de Noël s’explique par le fait que c’est vers cette époque que les jours commencent à rallonger. Pourtant, Noël tombe bien le 25 décembre, et non le 21 décembre, jour du solstice d’hiver. Une différence due au calendrier julien, institué en 46 av. J.- C. par Jules César qui avait fixé le solstice au 25 décembre. C’est cette date officielle du solstice que le concile de Nicée ( 325) reprendra pour Noël. Mais cette année-là, à cause de la légère différence entre le calendrier julien et la rotation de la terre, le solstice tombe en fait le 21 décembre. Un décalage qui ne fera que s’accentuer :
1 200 ans plus tard, le solstice tombe en fait le 11 décembre. Aussi, en 1582, pour respecter les saisons, le nouveau calendrier grégorien rattrape le retard : le solstice est définitivement fixé au 21 décembre. Mais par respect pour les décisions du concile de Nicée, Noël reste le 25 décembre

Pourquoi Noël n’est-il pas fêté au solstice ?


Pourquoi offre-t-on des cadeaux à Noël ?

Du 17 au 24 décembre, les Romains célébraient les Saturnales : de longues fêtes au cours desquelles on s’offrait des cadeaux. Cette tradition, vivace à Rome, s’est perpétuée après la christianisation, sans toutefois les dérives orgiaques auxquelles donnaient souvent lieu les Saturnales. Le cadeau a alors pris une dimension symbolique : Noël étant le jour où on célèbre le mystère de l’Incarnation, le plus grand don de Dieu à l’humanité, chacun est invité à imiter ce cadeau. « Dans la logique de Noël, on va donc se montrer généreux, en offrant des cadeaux, particulièrement aux enfants, écrit le bénédictin Philippe Rouillard (1). Mais comme ces cadeaux sont censés venir du ciel, le donateur tentera ou feindra de rester anonyme.» Selon les pays, les cadeaux sont apportés par le Christ lui- même, par les rois mages, par saint Nicolas ou son substitut « laïque » le Père Noël ( lire ci- contre).
La tradition des cadeaux aux enfants a toutefois été popularisée par le luthéranisme. Auparavant, c’est en effet à la Saint-Nicolas, au Jour de l’an ou à l’Épiphanie – comme encore en Italie – que les enfants recevaient leurs cadeaux. La plus ancienne tradition connue fait remonter en 1559, à Nuremberg (Allemagne), où on note le passage du « Kindleinbescheren », du Jour de l’an à Noël. C’est d’ailleurs la demande de jouets qui a suivi qui serait à l’origine du premier marché de Noël !
 
Pourquoi une messe à minuit ?

Dès le VIe siècle, l’habitude s’est prise de célébrer trois messes à Noël. La première était célébrée à minuit, en accord avec l’antique tradition selon laquelle Jésus serait né à cette heure-là. Aujourd’hui, l’habitude s’est prise de célébrer une « messe des familles » vers 19 heures, avec les textes de la messe de minuit ( alors qu’il faudrait prendre ceux de la vigile de Noël). Reste que Noël est, avec Pâques, la seule fête à avoir cette particularité. La messe de la nuit, ou « messe de minuit » ou encore « messe des anges », insiste principalement sur l’événement de la naissance de Jésus à Bethléem et l’adoration des bergers avertis par les anges. La messe de l’aurore, ou « messe des bergers », aux premières lueurs du jour, célèbre l’apparition du Christ lumière qui vient éclairer le monde. La messe du jour, ou « messe du Verbe divin », enfin, célèbre la naissance du Fils de Dieu, engendré par le Père avant tous les siècles. Cette triple liturgie s’est également perpétuée dans des Églises protestantes.
                                                NICOLAS SENÈZE
(1) Les fêtes chrétiennes en Occident, Cerf, 348 p., 25 €.   
                                                                                                 La Croix du 23.12.2006

                                       Les chrétiens ont vite associé le Christ au Soleil.
                                                                La Tradition chrétienne résonne encore de ces symboles du Sauveur des nations désigné comme un « Soleil levant ».

 La crèche, une tradition médiévale
 Le mot vient du latin cripia, mangeoire et, selon Origène ( IIIe siècle), on montrait aux pèlerins de Bethléem la mangeoire qui aurait servi de berceau à Jésus. Mais c’est dans la tradition des mystères du Moyen Âge, ces saynètes mimant les Évangiles de l’enfance devant les églises au moment de Noël, qu’il faut chercher l’origine de la crèche actuelle. La tradition rapporte que c’est saint François d’Assise qui, en 1223, eut l’idée de célébrer pour la première fois une messe dans une grotte avec une crèche vivante. L’idée se répandit rapidement dans toute l’Europe avant que, sous l’influence notamment des jésuites, on se mette à utiliser des crèches sculptées. L’âne et le bœuf, absents de l’Évangile, viennent de textes apocryphes inspirés de prophéties d’Isaïe et Habacuc. Saint Augustin y voyait une allégorie des païens et du peuple juif.

Le sapin, qui symbolise la croix du Christ
Lors des mystères que l’on célébrait au Moyen Âge, on représentait aussi l’histoire d’Adam et Ève. Devant la difficulté de trouver un pommier avec ses fruits en plein décembre, on choisit alors un sapin. Cet arbre du Paradis symbolisait la croix du Christ dont l’Incarnation sauve l’humanité. Ne perdant jamais ses feuilles, il est aussi signe d’immortalité.
Mais c’est à Sélestat, dans le Bas- Rhin, que naît réellement la tradition du sapin de Noël au XVIe siècle. Le succès est tel que la ville prit un édit pour éviter le pillage de la forêt. Privilégié en Allemagne par les protestants, plutôt que la crèche, le sapin revint en France en 1837, grâce à la belle-fille de Louis- Philippe, d’origine allemande, qui en fit élever un devant les Tuileries, à Paris. 

                                    

 

Le Père Noël, successeur de saint Nicolas
Avant le Père Noël, c’est saint Nicolas qui, dans le nord de l’Europe, apportait les cadeaux. Devenu « l’homme de Noël » avec la Réforme, il arrive en France après la guerre de 1870, grâce aux émigrés alsaciens. Mais c’est aux États- Unis que le Père Noël naît en 1822 : le pasteur Clement Moore transforme saint Nicolas, déjà devenu Santa-Claus, en remplaçant son âne par un traîneau et sa crosse par un sucre d’orge. À partir de 1860, le dessinateur américain Thomas Nast crée sa légende : l’installant au pôle Nord, il l’habille d’un vêtement bordé de fourrure et le coiffe d’un bonnet. Sa couleur rouge et blanc a été popularisée en 1931 par la firme Coca-Cola : c’est ainsi que le Père Noël arrive en France après la Seconde Guerre mondiale.

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