Entre CERNAY ET STEINBACH: BIRLINGEN

La chapelle de Birlingen est le vestige d'un ancien prieuré tirant ses revenus de la terre et de la vigne.
A partir de 1606, c'était aussi un lieu de pèlerinage.   

 
Sur le côté gauche de  te route menant de Cernay au village de Steinbach, près du ruisseau l'Erzbach, se dresse la chapelle de Birlingen marquant l'emplacement d'un petit prieuré, aujourd'hui disparu.

Grâce à Denis Ingold, nous en savons un peu plus sur les origines de Birlingen. C'est l'abbaye de Lucelle, située au fin fond du Sundgau, à la frontière suisse, qui en est propriétaire.

Dès 1187 est cité un «cellarium» à Steinbach, puis dans les deux chartes, en 1223, une «curiam» et en 1224 une « grangiam ». Le même établissement est appelé « curtim de Burtlingen» dans une charte du comte Thiébaut de Ferrette.
Le prieuré de Birlingen possédait de nombreux revenus en argent, avoine, orge et même en poules dans tous les villages de la région. Il était aussi exonéré de toutes taxes à Cernay.
Birlingen  se compose d'une sorte de grosse ferme (la cour), comprenant un cellier, une grange et peut-être quelques bâtiments annexes ainsi que de quelques maisons de paysans, formant un petit hameau. En 1531, Henri Saper est grand cellérier de la cour de Lucelle à Cernay mais aussi propriétaire de la cour de Birlingen. A ce titre, il conclut un accord avec les bourgeois de Steinbach et leur ouvre un droit de pâturage sur tes prés de Birlingen.

 PÈLERINAGE

On ne trouve pas de mention d'une chapelle avant le XVII° siècle. Mais en 1531, un Bildstock, niche avec statuette, est cité. Ce n'est que le 14 septembre 1606 que l'évêque coadjuteur de Bâle, Franz, participe à  l'inauguration  d'une chapelle - ce qui ne veut pas forcément dire qu'aucune chapelle n'existait avant. C'est le point de départ d'un pèlerinage à la Vierge. Nombreux sont les pèlerins qui se rendent à Notre-Dame de Birlingen.
Les habitants de Wittelsheim, par exemple, s'y rendent en procession durant la semaine des rogations, ceux de Vieux-Thann le 14 septembre ou bien ceux de Cernay à l'Assomption.  De  grandes  manifestations y sont organisées. En 1669, Jean-Michel Stippich, curé de Saint-Amarin et qui n'était autre qu'un ancien prêtre d'Uffholtz, propose un chemin de croix qui attire une foule importante de toute la vallée de la Thur.
Le pèlerinage prend encore de l'importance en 1778, lorsque la municipalité de Cernay décide d'y installer la statue du "Grand Bon Dieu" . Aux XVII° et  XVIII° siècles, de nombreux mariages cernéens, steinbachois et vieux-thannois y sont également célébrés.
Au prieuré, on continue à s'occuper du domaine et tout particulièrement des nombreuses vignes. Le 1er février 1625, on engage le vigneron et bourgeois de Steinbach, maître Jean Kubler. En 1773, le Cernéen Joseph Ubelend qui est tenu d'entretenir les 43 "Schatz" (ancienne mesure, 1 schatz valant 6 ares)
 

  DE LA RÉVOLUTION  À AUJOURD'HUI

 Lorsqu'arrive la Révolution, la chapelle et ce qui reste du prieuré sont vendus comme biens nationaux à M. Oehl, fabricant de papier cernéen. Il démolit l'ensemble en 1803 pour en récupérer les matériaux de construction. Les terrains, eux, passent entre différentes mains. La famille Schnebeten-Augustin élève sur les fondations du prieuré disparu un petit sanctuaire, remplacé plus tard par un calvaire.
Ce n'est que le 24 mars 1894 qu'est bénie une nouvelle chapelle érigée par un propriétaire d'anciens terrains du prieuré. Vingt ans plus tard, la Grande Guerre éclate et d'intenses combats sont livrés notamment à Steinbach et sur la cote 425. 

  La chapelle est détruite et l'actuelle est édifiée en 1930 par les Ets Schlachter d'Altkirch.  Sur un de ses murs, on peut toujours lire un texte latin se rapportant à l'édifice antérieur et dont voici la traduction:

Sous le pontificat de Léon XIII,
promoteur de la dévotion du Rosaire,
Adolphe Fritzen étant évêque de Strasbourg
et Charles Kieffer Curé de Steinbach,
la famille Dominique Deiber
a fait construire cette chapelle
en l'honneur de Marie,
Reine du Rosaire.
En l'an de grâce 1894

 L'office du tourisme de Cernay  propose, par le biais d'un superbe dépliant intitulé «Itinérance sur le sentier des oratoires », la visite de la chapelle de Birlingen mais aussi de toutes tes autres chapelles dé la région. 

                                                  E. JOB      dans le journal L'Alsace

Bibliographie sommaire: "U.L. Frau von Birlingen bei Steinbach", 1933 Léon Josbert, Éd.  Alsatia; "Steinbach-Cemay, histoire d'un vignoble", 1990, Denis  Ingold, "Cernay, son passé, son  présent", 1907, J. Depierre.  
 

 

Birlingen - Ottendorf


Birlingen était un petit village situé à 1 kilomètre à l'Est de Steinbach. A la révolution française il y avait encore une grande chapelle et deux habitations, qui furent vendues comme propriété nationale à M Oehl. En 1826, sur l'emplacement de l'église, il y avait une petite chapelle, aujourd'hui disparue. Il ne reste plus que quelques prés, appartenant à M Rollin et auxquels on donne le nom de Birlingermatte ou am Birling.
En descendant de Steinbach à Cernay, on trouvait entre la ville et le Steinbacher Runtz, sur la rive gauche de ce torrent, une localité nommée Ottendorf. La première mention date de 1345; ce village est indiqué comme devant des rentes à l'hôpital de Bâle. - Il change plus tard de nom et, en 1541, il s'appelle Ottenheim; l'époque de sa disparition nous est inconnue. - L'urbaire de 1773 cite encore des prés sis au canton zum Ottenhofen.

Dans les Annalen der Baarfüsser zu Thann (Colmar 1864, Tome 1 page 476) il est dit que les Anglais, en 1377, réduisirent en cendres la ville de Cernay et les communes de Steinbach, Uffheim, Wittelsheim et Aspach.