4. L'Eucharistie
 

 
Le sacrement de l'eucharistie est avant tout un acte d'action de grâce, une reconnaissance de la présence du Ressuscité qui se donne à nous pour nous faire vivre.

Depuis Vatican Il, pour parler de la messe les catholiques parlent de la célébration eucharistique,  du mot grec qui signifie « dire merci ». La présence du Christ dans l'eucharistie se manifeste sous trois formes, inséparables les unes des autres. Une Parole, une nourriture, une assemblée réunie. L'institution de l'eucharistie s'origine dans le dernier repas de Jésus avec ses disciples. En partageant le pain et le vin, l'Église obéit à l'injonction du Christ lui-même : « Vous ferez ceci en mémoire de moi.» La « fraction du pain », comme à Emmaüs, devient vite signe de reconnaissance de la présence réelle et agissante du Ressuscité.

Dès le début de l'Église, la structure de .ce repas pascal se met en place, effectué au nom du Père, du Fils, et de l'Esprit : rassemblement, lecture de la Parole et commentaire, offrandes, prière; eucharistique et récit de l'Institution, communion et envoi. Nous retrouvons la même structure aujourd'hui. Il s'agit bien d'un repas communautaire réunissant les chrétiens pour recevoir le corps du Christ afin de devenir eux aussi ce corps.

Le sacrement du mystère pascal.

Découvrir l'eucharistie, c'est entrer dans le mystère pascal. Comme signe de sa présence de ressuscité au monde, le Seigneur a laissé son dernier repas au cours duquel il a accepté de devenir source de vie pour toute l'humanité. Le fondement de ce sacrement est bien le mystère du salut lui-même, celui de la mort et de la résurrection du Christ. C'est l'infinie puissance d'amour de Dieu qui se déploie dans la Résurrection et envoie le Christ au monde pour l'y rendre présent. On ne peut parler de transformation eucharistique sans se référer au Ressuscité.

Trois mots clefs pour entrer dans ce mystère.

Mémorial

«Voilà pourquoi nous célébrons aujourd'hui le mémorial de notre rédemption » proclame la Prière eucharistique. Il ne s'agit ni de commémoration ni de répétition, mais de l'actualisation, non seulement de la croix, mais de l'ensemble du mystère pascal. Le corps livré, le sang versé renvoient à la Passion et à son aboutissement, la Résurrection. À chaque eucharistie, nous sommes rendus contemporains de la Pâque du Christ.
C'est ce que nous affirmons à travers l'anamnèse, juste après la consécration: " Nous rappelons ta mort... nous célébrons ta résurrection,... nous attendons ta venue dans la gloire. » Nous actualisons le sacrifice du Christ, vivons de sa présence de Ressuscité et veillons dans l'espérance de son retour. Le passé, le présent et l'avenir sont habités de là présence du Christ vivant.

Présence

Cette présence se comprend dans le dynamisme du mystère pascal, en référence au mémorial. Présence sacramentelle et symbolique qui unit et permet la présence véritable, de par la volonté du Christ ressuscité et par l'action de l'Esprit.
 



Détail 
Église de Steinbach




   (Sacrifice d'Abraham)

Pour parler de la messe, l'expression « saint sacrifice » est parfois employée. Ce mot s'entend de deux façons dans la Bible :

- Faire une action sacrée, consacrer. Il s'agit de conférer un caractère sacré à une chose qui ne pas. Une offrande devient sacrifice quand elle est immolée pour Dieu. Et c'est ce que le Christ a fait en donnant librement sa vie en sacrifice.

- Accueillir et reconnaître la présence de Dieu à travers une réalité quotidienne. Le Christ a fait de sa vie une manifestation de la présence de Dieu, et il nous invite à faire de même.
Cette double dimension est au cœur de la célébration eucharistique pour être au cœur de notre vie. Il s'agit bien là du Sacrifice parfait, sacrifice de communion qui unit tous les hommes pour ne plus faire qu'un seul corps, partager une seule vie, centrée autour de Dieu.

Pour aujourd'hui

L'eucharistie est un sacrifice que nous sommes appelés à vivre à travers l'annonce et le partage. Faire de sa vie un sacrifice, c'est en faire une action de grâce rendue à Dieu. L'acceptation d'entrer dans ce mouvement d'offrande, de donner corps à la parole, nous fait entrer dans une vie nouvelle, capables de louer Dieu et 'de vivre en grâce avec lui, avec nos frères, avec nous et avec la création.
    Devenir chrétien, c'est vivre l'eucharistie dans le quotidien, faire de notre vie une eucharistie, une nourriture qui donne goût et saveur au monde. monde.
                                Marie-France Bergerault
               enseignante à l'Institut catholique de Paris
                                    Points de Repère 188

Lors de la célébration de la messe,cette présence du Christ à son Église est bien réelles dans l'Assemblée des fidèles réunis en fon nom ; puis dans sa Parole lorsqu'on lit et explique l'Écriture ; ensuite dans la personne du ministre";, enfin, de façon unique, dans les Espèces eucharistique (Document conciliaire sur la liturgie § 55)

Le sacrement de l'entretien

•Je m'entretiens par la parole échangée, source de relations. En Christ, la parole de Dieu se fait chair pour établir définitivement toute communication avec les hommes. La première table de l'eucharistie est celle de la Parole: parole donnée et reçue pour que nous puissions la faire nôtre, la ruminer en quelque sorte. Parole proposée à tous, même à ceux qui ne partageront pas le pain eucharistique.

•Je m'entretiens par la nourriture que je reçois. Sans nourriture pas de vie, pas de croissance. Le Christ s'est fait pain et vin pour que sa vie de ressuscité soit notre nourriture nouvelle, qu'elle nous fasse grandir, nous transforme.
Avec nos frères, nous nous tenons les uns les autres, nous portant ou nous laissant porter. Nous devenons un seul corps, celui  du Ressuscité.

Et cet entretien auquel sommes régulièrement invités est bien le signe d'une présence réelle de don et d'amour.

 

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