Il y a 100 ans exactement…

 

Le 4 janvier 1915, les troupes françaises établissaient la ligne de front au-delà du village, lignes qui ne bougeront plus jusqu’à la fin de la guerre. Une cérémonie commémorative a eu lieu dimanche.

 

Au lendemain du 4 janvier 1915, Steinbach est redevenu français. Mais il ne restait plus que des ruines au lendemain de Noël 1914. La population civile est évacuée. Comme Ivan Rollin l’a rappelé le 4 juillet 1937, lors de l’inauguration du monument aux morts : « L’exode de cette population dans la nuit glacée de décembre, la fuite des femmes, des enfants, des vieillards au milieu des balles et des incendies, abandonnant leurs foyers détruits, furent une chose affreuse. »

Le maire de Steinbach, Marc Roger, a déroulé la chronologie de ces combats devant le monument aux morts du village où se tenaient rassemblés les habitants, les pompiers, les musiciens de l’harmonie, la 1re compagnie du 152e régiment d’infanterie, les personnalités militaires (le lieutenant-colonel Laurent Hasard, chef de corps du 15/2, le capitaine David, commandant la 1re compagnie, et le capitaine Nayener, du 13e BCA), les représentants des anciens combattants et les élus.

Le général Joffre décide de lancer une offensive sur le sud de l’Alsace le 14 décembre. La veille, l’artillerie française pilonne la cote 425 et le village de Steinbach tenu par les Allemands. Steinbach est pris, perdu et repris, le village est détruit. Au petit matin du 3 janvier, Steinbach est définitivement aux mains du 152e RI, mais les pertes sont énormes. D’après un rapport du service de santé, entre le 25 décembre 1914 et le 10 janvier 1915, les combats ont fait 415 tués et 876 blessés parmi les 152e , 213e et 359e régiments d’infanterie, les 28e et 68e bataillons de chasseurs alpins, le 15e bataillon de chasseurs à pied et le 56e régiment d’artillerie.

Le 25 janvier 1915, à la suite des combats livrés pour la prise de Steinbach, le 152e régiment d’infanterie est cité à l’ordre de l’Armée et le 6 novembre 1921, Steinbach reçoit la croix de guerre 1914-1918 avec palme. Au milieu des années 90, les liens se renforcent avec la 1re compagnie du 15/2 qui, depuis, revient régulièrement pour les cérémonies et commémorations.

Une plaque à la mémoire du sergent Boucher

Après ce rappel des événements de décembre 1914 et de janvier 1915, deux anciens combattants ont été décorés de la croix du combattant : Raymond Kohler avec la barrette Maroc et Marcel Vonau avec la barrette AFN.

Mais avant cette cérémonie au monument aux morts, la municipalité a tenu à rendre hommage au sergent Boucher qui a été tué d’une balle à la tête, non loin de l’église, en dévoilant une plaque à sa mémoire. Un dépôt de gerbe a également eu lieu au pied de la stèle du 15/2 au cimetière en l’honneur de Baptiste Balouzet. Enfin, une messe a salué le retour d’une statue de la Vierge de Steinbach, évacuée et mise en sécurité au début des combats et qui a passé 100 ans dans la famille De Villette, de Paray-le-Monial, avant de revenir dans son village d’origine. L’exposition, Steinbach un village pendant la Grande Guerre , était également ouverte (on pourra à nouveau la visiter ces samedi 10 et dimanche 11 janvier, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.

Cet après-midi de cérémonie s’est clos par le traditionnel verre de l’amitié au foyer, où le maire, Marc Roger, en a profité pour remercier tous les participants, en particulier la commission patrimoine qui a travaillé pendant plus de deux ans sur le projet. Il a conclu en présentant rapidement ses vœux pour la nouvelle année.
                                                                                                                                                                     Sylvie Reiff
    L'Alsace 7.1.2015