Me promenant sur les hauteurs qui cernent mon village, je
m'arrête un instant. Je plonge mon regard sur ce village, je dirais même « mon » village, car
j'y vis depuis mon enfance et tellement de souvenirs m'y attachent. Une
petite pause... Je ferme les yeux et me laisse aller à rêvasser quelque
peu aux années passées. Les bruits que j'entends ne correspondent plus aux images qui défilent
dans ma tête. Il y a longtemps de cela, on entendait, dans la rue, les cris des
enfants que nous étions (à la sortie de l'école, ou en train de jouer)
les adultes qui discutaient.... Un bruit caractéristique de l'époque aussi, c'était les sabots, car,
petits et grands, on circulait beaucoup en sabots, sauf le dimanche. Les
cloches de l'église et la sirène de l'usine, qui rythmaient la vie du
village, les unes pour appeler les fidèles, annoncer fêtes ou deuils,
l'autre pour appeler les hommes au travail, à sept heures moins le quart
le matin et à une heure moins le quart l'après-midi; ou alors à
l'occasion d'incendies, car c'était la seule sirène du village.
Aujourd'hui, la sirène s'est tue, du moins celle de l'usine; les cloches
sonnent toujours, elles ont toujours le même timbre, mais sonnent un peu moins souvent qu'autrefois... Aujourd'hui^ son des cloches dérange même
l'horloge tape trop souvent, une fois par heure suffit.... Quant aux
voitures, presque inexistantes, à part l'usine et quelques commerçants,
leurs nuisances étaient insignifiantes; la rue appartenait aux
habitants. Le bruit des charrettes des paysans, tirées péniblement par les bœufs
cahotant sur les routes et chemins (qui n'étaient pas ce qu'ils sont
aujourd'hui) a été remplacé par le bruit des automobiles et les
tracteurs. Des bruits familiers étaient aussi ceux des animaux domestiques; tout le
monde ou presque, avait sa petite basse-cour, ses clapiers et tous les
jours on pouvait entendre le chant de la pierre à affûter glissant sur
la lame de la faux; eh oui, il fallait couper de l'herbe fraîche tous
les matins! Les gens ne discutent plus guère dehors : les jeunes n'ont pas le temps
et les personnes âgées n'en ont pas envie, elles sont mieux à la maison,
la télé ?? Peut être... Les enfants ne crient plus en entrant ou en sortant de l'école, ils
n'encombrent plus la route, les voitures qui les amènent ou les
cherchent le font à leur place... Etait-ce la belle époque ?? En tout cas, c'était la nôtre et nous étions
heureux.... Que de souvenirs !... Je rouvre les yeux... L'église trône toujours à la même place, la
mairie-école et l'usine, occupent toujours le centre du village, mais,
aux alentours, que de changements !... Le village s'est agrandi; des anciennes pièces de vignes, des champs,
ont cédé la place à des pavillons, voire à de petits lotissements.... à
l'endroit où, dans le temps, nous avions un petit jardin, s'élèvent des
immeubles collectifs, « les blocs »; l'usine s'est considérablement
agrandie tandis que son activité a tellement diminué... La vie tourne... la vie change, les hommes aussi. Tous ces souvenirs me laissent un peu mélancolique. Avant de poursuivre
ma balade, un dernier coup d'œil et je ne peux m'empêcher de penser...il
est toujours beau et je l'aime toujours « Mon Village »!
Armand Cerno 8/2/2003 |
STEINBACH
Steinbach, petit village charmant,
niché au fond du Val d'Argent,
blotti dans son écrin de verdure
lui donnant, en toute saison, fière allure.
Dans le vallon, ses mines, très renommées,
par le labeur de bénévoles longuement restaurées.
Qu'il est bon, le vin de nos côtes !
Son nectar ravissant le palais de nos hôtes.
Il est là, bien souvent, pour nous réconforter.
Nos amis sont toujours prêts à en redemander.
Qui ne connaît le rocher avec son " esplanade ",
devenu maintenant " rocher de l'escalade " ?
Goûtons à la beauté que la nature nous livre..
Steinbach est un village où il fait très bon vivre !
Jeannine Charbonnier
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