Les engagements d’Yvonne Chevrier reconnus

Samedi 14 avril, à l’Espace Grün, Michel Sordi, le député-maire de Cernay a présidé une sympathique réception au cours de laquelle Yvette Chevrier, figure bien connue de la ville, a été honorée de la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale.

Cette cérémonie s’est déroulée en présence, notamment, de Jean-Paul Omeyer, vice-président du conseil régional et 1 er adjoint au maire ; de Jacques Cattin, conseiller régional et maire de Voegtlinshoffen ; de Marc Roger, maire de Steinbach et de nombreux représentants d’associations patriotiques.

C’est tout d’abord l’écrivain Lémy Lémane Coco qui a évoqué quelques traits de l’existence de la récipiendaire, avant la prise de parole de Michel Sordi qui a retracé le parcours « qui suscite l’intérêt et mérite d’être mis en avant » de Yvonne Chevrier.

Née le 15 mars 1934 à Colmar, fille unique de Jean Chevrier et de Georgette Dirringer, elle est venue habiter Cernay lors de la Seconde Guerre mondiale avant d’intégrer, en 1945, le pensionnat des religieuses de Rouffach pour sa scolarité et y découvrir une passion, la couture.

Chanel, Cardin, Yves Saint-Laurent…

Avec un brevet de compagnon de couture, premier emploi chez la Baronne de Turckheim à Guebwiller puis, sur recommandation de cette dernière, la voilà couturière à Paris dans le groupe Bidermann, jusqu’à devenir chef d’atelier dans la haute couture, travaillant en sous-traitance pour les plus grands créateurs parisiens : Chanel, Cardin, Yves Saint Laurent, etc. En 1957, naît son fils unique Dominique qu’elle élèvera seule. Après quelques années à Paris, le groupe Bidermann l’installe au Krause Senn, un grand magasin de Zurich. En 1969, retour en Alsace et une embauche au Bon Marché de Mulhouse comme chef de l’atelier retouche. À partir de 1974, c’est un combat de plusieurs années qu’elle engage avec courage contre la maladie au détriment de sa carrière professionnelle. En 1983, avec son fils, elle créé l’agence de mannequin « Dominique » à Mulhouse, et entre ses mains vont passer de très nombreux mannequins, filles et garçons, dont trois anciennes Miss France, Suzanne Iskandar, Nathalie Marquet-Pernot et Claudia Frittolini.

Depuis 1986 elle s’implique dans les manifestations patriotiques en mémoire de son père, résistant et ancien du 15/2 de Colmar. Membre de la section locale UNC, elle en est la secrétaire depuis 1999, ne ménageant pas sa peine pour recruter de nouveaux adhérents. Elle est également membre de l’Amicale des Anciens du 15/2 de Colmar. « Yvonne, nous voulons vous dire merci pour votre engagement sans faille et votre chemin de vie exemplaire. Il faut espérer que les jeunes générations pourront suivre votre exemple, vous qui avez toujours été animé par la valeur du travail bien fait », a souligné Michel Sordi.

le 20/04/2012 à 05:00 par Albert Mura

 

 

Une vie au service du chant

 

Né en 1933, dans une famille où l’on chantait à la chorale paroissiale, François Keller a commencé dès l’âge de 9 ans à chanter à l’église de Steinbach : « le matin, avant l’école, on chantait presque tous les jours le requiem pour les personnes décédées la veille ». La guerre finie, il a fait partie des chorales de tous les établissements scolaires fréquentés : le collège de Thann, l’école normale d’instituteurs en 1949, où il a lui-même pris en main le groupe de chant. Il a ensuite travaillé le chant au conservatoire de Colmar. Après son service militaire en Afrique du Nord où il a également monté un groupe de chant pour le Requiem de Fauré, il a suivi des cours de chant au conservatoire de Mulhouse où il a obtenu un prix d’excellence. Il a pris en charge l’école élémentaire de Steinbach en 1957, créé une chorale scolaire qui a remporté, au bout de quelques années, le vase de Sèvres au concours de chant scolaire de Mulhouse en 1964, créé les Petits chanteurs de Steinbach. En 1974, il a été nommé conseiller pédagogique pour la musique et le chant, a fondé plusieurs chorales d’enseignants dans le Haut-Rhin. Avec Joseph Mona, il a créé le Motet où il a chanté en soliste tout en assurant la formation vocale des choristes. À la demande de l’abbé Sifferlen, alors recteur du pèlerinage de Thierenbach, qui souhaitait enregistrer un disque, il a créé une chorale qui est devenue par la suite le Chœur des rives de la Thur.

Famille de musiciens

On lui doit aussi la fondation de la semaine chantante de Thann, la création de l’ensemble vocal du Pays de Thann et du chœur de Haute-Alsace pour la création du Requiem de Mozart avec Lucas Pfaff et l’orchestre symphonique de Mulhouse, au Requiem Allemand, avec Cyril Diederich… Actuellement, il dirige le groupe vocal de Thierenbach, un ensemble à géométrie variable qui assure notamment les offices à la basilique. Issu d’une famille où l’on chantait, François Keller a fondé une famille de musiciens. Son épouse est prix de chant et d’orgue du conservatoire de Mulhouse. Sa fille aînée, Marie-Thérèse, est artiste lyrique. Elle sera là ce dimanche, comme le reste de la famille, après avoir chanté samedi en fin de matinée à la salle Pleyel « Tistou », un conte lyrique d’Henri Sauguet. Dominique, aumônier laïque des hôpitaux de Mulhouse, donne des cours de formation musicale, Pascale, agrégée de musique, est professeur au collège de Soultz, et Manuel est professeur de musique à Koenigshoffen. Avec notamment Erwin List, Jean Sturm, Gérard Grasser et Marius Trommenschlager, François Keller a aussi participé à la fondation de l’ADEFAC, devenue en 1972 l’AREFAC, l’association régionale pour la formation des cadres de chorales, dont il a été un certain temps le président.

Alsace du 25/03/2012  par J.-M. S.